Auction: 2888 - From Paris to Hong Kong
Lot: 127
48 x 36cm. (18,90 x 14,17in.) b1>FLACON À SEL EN CRISTAL ET ARGENT, PAR L'ESCALIER DE CRISTAL, TRAVAIL FRANCAIS, VERS 1870
En forme d'amphore, la monture repercée de rinceaux, enroulements, entrelacs, panaches, ceinture feuillagée et mufles de lion, le couvercle conique émaillé noir sommé d'un bouton, le corps gravé " MV ", pose sur un petit piédouche, dans son écrin de la Maison " Escalier de Cristal " Lahoche et Pannier, timbre MV ; très petits chocs sur le piedouche
H. : 9,4 cm
Poids brut : 61,19 gr.
Poinçon :
- Garantie (menus ouvrages), tête de sanglier, depuis 1838.
A FRENCH CRYSTAL AND SILVER-MOUNTED SALT-CELLAR, BY ESCALIER DE CRISTAL, CIRCA 1870
Amphora-shaped, the silver-mount representing a lion's head, the black-enameled conical-shaped cover surmounted by a button, the body engraved "MV", on a small plinth, within its "Escalier de Cristal" Lahoche and Pannier case, MV stamp ; tiny shocks to the plinth
H. : 3 ¾ in.
Gross weight : 61,19 gr.
Hallmarks :
- Restricted warranty mark since 1838 : head of wild boar.
Notre flacon à sel fait partie de ces objets de vertu d’un raffinement
inouï, proposés à sa clientèle par L’Escalier de Cristal (1), institution du luxe parisien, digne héritière des marchands merciers de l’Ancien Régime, tant dans son mode de fonctionnement que dans le choix des objets de luxe qu’elle vendait ou créait, laquelle continua cette tradition tout au long du XIXe siècle. Fondée en 1804 (2) par Marie-Jeanne-Rosalie Charpentier, veuve Desarnaud (1775-1842), descendante d’une famille d’orfèvres originaire de Châlons-sur-Marne, la maison était établie à l’enseigne L’Escalier de Cristal, au 162-163, Galerie de Valois, au Palais Royal, et obtint en 1819 le titre de fournisseur breveté du roi, du duc de Berry et du Garde Meuble de la couronne. Cette même année, elle fut médaillée d’or à l’Exposition des produits de l’industrie française, pour un lavabo en cristal réalisé pour la princesse d’Etrurie et pour une table de toilette exécutée entièrement en cristal et en bronze doré (3). Vers 1830, la maison fut reprise par Boin, puis, en 1840, par Pierre-Isidore Lahoche (1805-1882), qui s’associa en 1852 avec son gendre Émile-Auguste Pannier (1828-1892), devenu le seul responsable du commerce après 1864. En 1872, Pannier décida une nouvelle installation plus importante et déménagea la boutique d’abord au 6, rue Scribe, puis l’agrandit avec de nouveaux locaux rue Auber, n°1, à partir de 1873, telle qu’on la voit sur une gravure ancienne (Fig. a).
Dirigée depuis 1885 par les fils d’Émile-Auguste, Georges (1853-1944) et
Henry Pannier (1858-1935), la boutique continua son activité jusqu’en
1923, date de sa fermeture définitive. Depuis la première distinction
obtenue en 1819, L’Escalier de Cristal avait remporté de nombreuses
médailles aux expositions nationales et internationales et aux Expositions
Universelles, en 1851, 1853, 1855, 1862, 1867, 1878, 1900. Réalisé vers 1870 et conservant encore l’empreinte du style néo-Renaissance que Pannier affectionnait depuis les années 1850, notre flacon à sels se remarque par l’originalité de sa forme et du répertoire décoratif de sa monture en argent, dont la complexité et la richesse du travail de ciselure lui rendent un caractère exceptionnellement rare parmi les récipients de ce type vendus par la maison L’Escalier de Cristal (4).
-1- Sur ce magasin de luxe, voir notamment : Philippe Thiébaut, "Contribution à une histoire du mobilier japonisant : les créations de l'Escalier de Cristal ", Revue de l'art, no 89, 1989, p. 76-83 et Céline Lefranc, " À l'Escalier de cristal ", Connaissance des arts, mai 2006, no 638, p. 94-98.
-2- D'après l'en-tête de factures anciennes.
-3- Qui serait celle de la duchesse de Berry, aujourd'hui au musée du Louvre, inv. OA 11229-11230.
-4- Voir par exemple, un flacon à sels des années 1880, également accompagné par son étui, vente, Paris, Me Giafferi, 26 mai 2014, n°156.
Our salt-cellar belongs to a restrained group of objects characterized
by the outmost refinement, offered by Escalier de Cristal (1) to its elegant
clientele. A truly Parisian institution, Escalier de Cristal is a worthy
successor to 18th century marchands merciers, for both its functioning
method and for the selection of the objects it created directly or sold to its
clients. Founded in 1804 (2) by Jeanne-Rosalie Charpentier, Desarnaud’s widow (1775-1842), descendant from a goldsmiths’ dynasty coming from Chalons-sur-Marne, it established under the name Escalier de Cristal and opened a shop at the 162-163, Galerie de Valois at the Palais Royal. In 1819 it was appointed official purveyor to the King, to the Duke of Berry and the Royal Garde Meuble. That very same year it obtained a gold medal at the French Industry Exposition where it distinguished itself for the creation of a crystal washbasin for the princess of Etruria and a small crystal and gilt bronze toilet table (3). Around 1830 the enterprise was part-exchanged by Boin, then in 1840 by Pierre-Isidore Lahoche (1805-1882) ; in 1852 Laloche got into partnership with his brother-in-law Émile-Auguste Pannier (1828-1892), who would be responsible for the enterprise starting from 1864. In 1872 Pannier decided to open a bigger boutique establishing at first at number 6, Rue du Scribe, then extending it further in 1873 with some new premises at number 1, Rue Auber, as visible on an old engraving (Fig. a).
Starting in 1885, Escalier de Cristal was headed by Émile-Auguste’s son,
Georges (1853-1944) and by Henry Pannier (1858-1935); it shut down
for good in 1923. Escalier de Cristal took part to several national and
international expositions and Universal Expositions gaining numerous
medals in 1851, 1853, 1855, 1862, 1867, 1878, 1900. Still influenced by the Renaissance Revival style Pannier was extremely fond of and that we
can find on a number of creations conceived starting from the 1850s, this
salt-cellar had been realized around 1870. It sticks out for the originality
of its shape and for the decorative repertory of its silver mounts whose
complexity and sumptuousness of chiseling make it exceptionally rare
among the cellars of this type sold by Escalier de Cristal (4).
-1- See : Philippe Thiébaut, "Contribution à une histoire du mobilier japonisant : les créations de l'Escalier de Cristal ", Revue de l'art, number 89, 1989, p. 76-83 and Céline Lefranc, " À l'Escalier de cristal ", Connaissance des arts, May 2006, no 638, p. 94-98.
-2- After some old invoices' heading.
-3- Supposedly that of the Duchess of Berry, today at the Louvre, inv. OA 11229-11230.
-4- See for example a salt cellar dating back to the 1880s, equally fitted with its own case, sale in Paris, Me Giafferi, 26 May 2014, n°156.
Sold for
HK$8,500